lundi 21 octobre 2013

Therrin, chirurgien de la Garde, médecin bourbonnais

Méconnu, le Dr Therrin aura vécu plus de 40 ans à Bourbonne-les-Bains, où il a fini ses jours. Comme ses compatriotes Zinck (de Dommartin-le-Saint-Père) et Champion (de Bourmont), ce praticien distingué avait servi comme chirurgien dans l'illustre Garde impériale. Antoine-François-André Therrin (et non Therin, voire Thorin, comme on peut le lire souvent) n'était pas originaire de la cité thermale, mais de Nancy, où son père, André-Charles, résidant avec son épouse Catherine Verne rue de l'Opéra, était professeur en mérite (sic) de l'université de Nancy, avocat en parlement, et directeur de journal. Né le 15 juin 1778, le jeune Lorrain est entré en service dans l'armée à seulement 16 ans : le 12 mai 1794, après concours public, comme chirurgien de 3e classe à l'armée de Rhin-et-Moselle. Il rejoint ensuite, en l'an III de la République, l'armée du Nord, en l'an IV, l'hopital militaire de Paris, puis, comme chirurgien de 2e classe (germinal an VIII), l'armée de réserve d'Italie. Retour à Paris (an IX), puis affectation, comme chirurgien de 3e classe (brumaire an XI), dans l'artillerie de la Garde. Un corps qu'il servira jusqu'en juillet 1814. Therrin est à Austerlitz, à Ulm. Le 14 mars 1806, alors qu'il est attaché comme chirurgien-major (ancienneté du 23 octobre 1802) à l'artillerie à cheval, il fait son entrée dans l'ordre de la Légion d'honneur. Il sert ensuite en Prusse, en Pologne, en Espagne, en Autriche, et c'est à Wagram – où il aurait été blessé, selon Michaud, mais ni ses états de services, ni Martinien ne le confirment - que Napoléon le fait membre officier de la Légion d'honneur – nomination du 9 juillet 1809. Le chirurgien nancéien, à qui l'illustre Larrey avait confié le soin de panser le colonel Augustin-Marie d'Aboville dont le bras avait été emporté à Wagram, participe à l'expédition de Russie, et la retraite de Moscou ne le laisse pas indemne. C'est d'ailleurs en 1813 que celui qui a été victime du froid est amené à fréquenter le site de Bourbonne. Déjà auteur, alors qu'il est officier de santé à l'hôpital militaire d'instruction de Paris, d'un mémoire sur les propriétés antiseptiques de l'eau de goudron (1798), puis d'un essai sur la nostalgie (1810), sujet qui le fait apparaître, selon un officier, comme un « disciple » de l'illustre Desgenettes, Therrin consacre aussitôt une notice aux eaux thermales de la cité haut-marnaise, où ont séjourné ou séjourneront les généraux Nansouty, Sébastiani, les colonels Delacroix (frère de l'illustre peintre), Hubinet de Soubise... Bourbonne, celui qui a été chirurgien en chef de l'hôpital militaire Montaigne à Paris (décembre 1814), y est afffecté le 3 avril 1816, comme chirurgien en chef de l'hôpital militaire local. Poste qu'il occupera jusqu'en 1841. Vice-président de la Société médicale d'émulation, en 1817, membre de l'Académie nationale de médecine, Therrin aurait été notamment le médecin du duc de Berry (fils du futur roi Charles X et neveu de Louis XVI), jusqu'à son assassinat en 1820. Retraité, cet amoureux des livres, époux de Marie-Elisabeth Coignez (née vers 1797), résidait rue du Haut-de-Craye, à Bourbonne, lorsqu'il y décède le 7 février 1857, dans sa 79e année. Cet ancien chirurgien-principal des armées était titulaire de plusieurs décorations étrangères, notamment de l'Autriche, en raison de son dévouement pour les patients originaires de cet Etat.

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